AMERICAN GANGSTER

Publié le par thierry saadouni

J'ai enfin pu voir ce polar que l'on annonçait dans la digne lignée des films de gangsters que j'apprécie (la trilogie des Parrains, les Affranchis...). Mon verdict n'est en aucun cas empreint de suspens car si l'article de ce jour est consacré à cette production c'est bien parce que celle-ci m'a enthousiasmé.

 

Quoiqu'il faudrait, à l'instar des restos, que je déverse de temps à autres une salve de critiques acerbes concernant un navet qui m'aurait coûté 9€ en place de ciné. La bouche pleine d'atrocités, je mènerais ma vendetta contre un scénario mal exploité, une interprétation totalement dénuée de profondeur de la part du personnage principal ou alors le recours à des effets spéciaux ou autres cascades pour compenser le manque de talent du réalisateur.

J'y penserai... Le cinéma pop-corn a ses limites en effet...

 

 

 

 

Revenons-en au sujet de ce jour : American Gangster. Voici le pitch :

 

 

 

 

Début des années 1970, New York. Frank Lucas a vécu pendant vingt ans dans l'ombre du Parrain noir de Harlem, Bumpy Johnson, qui en fait son garde du corps et confident. Lorsque son patron succombe à une crise cardiaque, Lucas assure discrètement la relève et ne tarde pas à révéler son leadership, son sens aigu des affaires et son extrême prudence, en prenant pour auxiliaires ses frères et cousins et en gardant un profil bas. Inconnu de la police comme des hautes instances de la Cosa Nostra, Lucas organise avec la complicité d'officiers basés au Vietnam un véritable pont aérien et importe ainsi par avions entiers des centaines de kilos d'héroïne pure, qu'il revend à bas prix dans les rues de New York.

 
Tandis que Lucas amasse ainsi, en toute discrétion, une fortune colossale, l'inspecteur Roberts du NYPD enquête patiemment sur l'origine et le fonctionnement de ce marché parallèle d'un genre inédit, et finit par soupçonner l'insaisissable Frank Lucas. Une étrange partie de cache-cache commence alors entre ces deux solitaires perfectionnistes dont les destins seront bientôt inextricablement mêlés...

 

Je vous le clame d'ores et déjà, ce récit est oscarisable à plusieurs titres.

 

D'abord concernant le scénario, inspiré d'une histoire vraie, est l'oeuvre de Steven Zaillian à qui l'on doit aussi "La Liste de Schindler" et "Gangs of New York". La trame narrative est tout à fait remarquable ainsi que le déroulement dramaturgique.

 

 

Ensuite on ne peut passer sous silence les énormes prestations des acteurs qui donnent de la puissance à cette aventure. Je veux bien sûr parler de Denzel Washington et Russell Crowe.

 

Le premier cité campe un personnage froid, organisé, d'un charisme inouï et qui sait garder la tête froide dans un milieu où tout n'est que mégalomanie et autres vices de toute forme. La tâche de Denzel Washington n'était pas aisée car camper un personnage comme Frank Lucas implique de s'attaquer à un mythe. Ce personnage a décidé d'appliquer, en pionnier dans ce trafic là, les règles du big business (approvisionnement maîtrisé jusqu'à la distribution) et de cette opulence il a pu en tirer une certaine reconnaissance dans les quartiers populaires par des actes de charité au quotidien.

 

 

Le second protagoniste n'est pas en reste tant sa démarche au sein d'une police new-yorkaise ultra corrompue peut paraître singulière. Mais Russel Crowe avec une telle justesse dans son jeu retranscrit cette dualité. En effet, à défaut d'être un bon mari et un bon père, l'inspecteur Roberts a cette qualité, trop rare pour être signalée, la parfaite intégrité. Et il en faudra énormément pour espérer appréhender ce baron des narcotiques et démanteler sa filière.

 

Enfin pour être complet je rajouterais et le mérite en reviens, ainsi qu'au reste d'ailleurs, à ce bon vieux Ridley Scott que le réalisme de New-York, aux différentes périodes où se déroule le film, est ce qu'on pouvait faire de mieux. Les rues reconstituées, les détails historiques, l'atmosphère ainsi que la formidable bande son participent à la crédibilité de l'ensemble.

 

Ajoutés à tout cela les très bons seconds rôles tel que Cuba Gooding Jr., RZA, Common... et vous obtenez ce qui s'apparente à un classique du genre !

 

 

 

 

Gardez un oeil sur la remise des statuettes cuvée 2007...

 

Publié dans CINEMA - TV

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