WALE & FASHAWN
Ils sont deux, représentant à leur façon leurs côtes respectives. Le premier nommé est originaire de DC, entendez par là : Washington DC tandis que le second vient non loin de notre fameuse cité des anges, Los Angeles pour les incultes.
"Hip-hop is dead !" : voilà la rengaine que l'on entend des deux côtés de l'Atlantique. Vindicte en partie justifiée tant cet art s'est détourné en bien ou en mal de ses racines originelles.
Ne vous méprenez pas ! Zitoune n'est en rien passéiste, il apprécie son époque ainsi que toutes ces influences mais entend d'une oreille bienveillante les critiques voir les appels à l'aide lancés par autant de puristes dégoutés de la nouvelle vague.
Ces personnes malgré cette propension à être négatif sont pour la plupart intéressantes car passionnées. L'article de ce jour ne leur redonnera pas le frisson d'un N.W.A. ou d'un Mobb Deep et c'est bien le challenge, il leur laissera entrevoir autre chose...
Le but de la musique n'est pas de faire "à la manière de" mais vraiment de retranscrire un univers particulier et provoquer une réelle émotion à son auditeur. Et ces deux gars là Wale et Fashawn sont authentiques dans cette démarche et vraiment très doués !
Allons voir ça de plus près...
Le premier rookie à s'avancer se nomme Olubowale Victor Akintimehin ou plus simplement Wale. Il est issu de la côte Est, DC plus précisément où il s'est fait connaître tout d'abord avant de vraiment créer le buzz dans tout le pays grâce notamment à des papiers élogieux dans la presse spécialisée (The Source...), des participations bien senties auprès de The Roots par exemple et une rencontre avec le producteur Mark Ronson qui le signe. Bref une bio encourageante mais c'est avec son premier album solo nommé "Attention Deficit" qu'on l'attendait au tournant...Et comme la suite d'une trajectoire jusque là impeccable Wale n'a pas déçu !
J'ai été bluffé par les productions signées Cool & Dre, The Neptunes... Même le très en vogue groupe Justice lui a dégoté un son qui lui sied à merveille. Wale pose avec une grande dextérité dans plusieurs exercices de style, c'est tout bonnement rafraîchissant !
Voici en écoute entre autres le titre "Chillin" qui prend ses influences dans la go-go music (branche urbaine dérivée du Jazz et de la Funk) et permet ainsi de faire découvrir au monde ce courant né dans les ghettos afro-américains de Washington.
Viens ensuite notre deuxième rookie et non moins talentueux Santiago Leyva alias Fashawn. Lui c'est la Californie qu'il vient nous compter et plus précisément Fresno mais ne vous attendez pas à le voir débarquer en Impala avec les grosses sirènes bien West-Coast. Ce mec là est tout en subtilités, un flow et un parcours intelligent nous font parier cher sur sa tête.
En effet après avoir sorti 5 mixtapes en 18 mois comme il est coutume de faire aux US pour intégrer le rap game, notre ami n'a pas cédé à la facilité de signer en major et profiter des lucratifs contrats qu'on lui tendait. Non il a chosi de faire un petit deal avec Hecktik Management LLC en indé et créer dans le même temps son label Grizzly City Ent. pour sortir son premier album solo intitulé "Boys Meets World".
Et comme cela se faisait "à l'ancienne" notre rappeur de 21 ans opta pour un seul et unique producteur : Exile avec qui il alla au bout d'une vraie démarche créative teintée de soul et de vibe jazzy.
Comme Wale, avec qui il partage mon article, Fashawn a comme originalité d'être éclectique dans le choix de ses prods comme de ses textes. Il dépeint une Californie authentique à travers les yeux d'un enfant qu'il connaît bien, lui-même il n'y a pas si longtemps. A la fois drôles et brutaux certains textes nous immiscent dans un univers à la Spike Lee, jolie référence.
Je tiens à vous faire écouter mes deux titres préférés et même voir les clips parce qu'ils sont biens réalisés et qu'ils restituent l'ambiance de Cali au mieux...
Alors vous ne le trouvez pas ressuscité ce Hip-Hop ? :-)
